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Campagne du Soldat Jean CHAMPEAUD

12éme Section de COA (Commis Ouvriers Militaires et Administratifs)

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Jean CHAMPEAUD est appelé le 3 mai 1917 et arrive le lendemain au 3ème Régiment d'Infanterie Colonial.

Ce régiment, à cette date, combat en Macédoine dans le secteur de Rapech.

Le 5 mai, le régiment étant relevé, est en réserve de division, il établit son bivouac au piton Rocheux. Les travaux sont suspendus. Le 6, rassemblé au piton Rocheux, le régiment continue à être réserve de division. Un obus, tombé 17h30 sur le bivouac de la compagnie de mitrailleuses, blesse 13 hommes et démolit 6 mitrailleuses.

Le 7 et le 8 mai, a lieu la préparation d’artillerie. Dans la nuit du 8 au 9 mai, l’état-major du régiment, jusqu’alors stationné à Bernick, va s’établir au bivouac Rocheux. Le 1er bataillon se porte au confluent de la Makowska avec la Cerna, Point tellement encaissé que les obus ne peuvent y plonger. Le 2ème bataillon, dans la gorge de la Cerna, à hauteur du pont établi par le génie, le 3ème bataillon reste au bivouac Rocheux. Tous ces mouvements se font dans la rocaille ou suivant la rive abrupte des précipices, par d’étroites pistes où les compagnies défilent en file indienne et où deux mulets chargés ne peuvent passer de front.

A 9h30, le bataillon Guillot reçoit l’ordre de se porter à Tumba-Plage, le bataillon Facon remplace le bataillon Guillot dans le ravin de la Makowska. Le bataillon Marandel ne bouge pas. La marche du bataillon Guillot, qui s’effectue pendant la chaleur, est lente et gênée par un tir de barrage réglé par avions qui, sur cette piste enfermée entre deux muraille de pierres et un obstacle terrible.

Arrivé à Tumba-Plage, le 1er bataillon reçoit l’ordre de se porter en ligne : unr compagnie et un peloton de mitrailleuses devant se porter à l’ouvrage Peytavin, deux autres compagnies et un peloton de mitrailleuses à l’ouest du rocher Mazoyer, malgré le tir incessant de l’artillerie ennemie et grâce aux habiles dispositions prises, le bataillon traverse 1500 mètres absolument découverts et arrive en position à 12h40.

Le 1er bataillon du 3ème R.I.C. doit appuyer l’attaque et organiser le mamelon de l’Echelle en cas de réussite. Le bataillon va marcher en deuxième vague. A 20h15, l’état-major du régiment se porte à l’église de Rapech et le 3ème bataillon se porte en réserve dans le ravin de la Makowska, entre Tumba-Rapech et le Dakota.

Dans la nuit du 11 au 12 mai, le bataillon Guyot est relevé et vient se placer à Tumba-Rapech, les autres bataillons conservent leurs emplacements.

Le 13, à 22h00, le bataillon Guyot et le bataillon Facon rejoignent le bivouac Rocheux. L’état-major du régiment revient à Bernick. Le bataillon Marandel reste dans le ravin de la Makowaska. Le 14 mai, à 22h00, le 3ème bataillon se porte à Tumba-Rapech, où il reste toujours en réserve. Le 1er juin, le régiment est relevé.



Secteur Tabou - Bataille.


Dans la nuit du 11 au 12 juin 1917, l’emplacement des troupes est le suivant : le 3ème bataillon occupe le centre Tabou, entre la Staro et la Lozata, le 1er bataillon, le centre Bataille, entre la Lozata et le ravin Noir, le 2ème bataillon, en réserve de régiment à Baie-d’Along, dans la Makowska, avec une compagnie à cheval sur la Lozata.

Le nouveau secteur du régiment est à créer, rien n’existe, les tranchées ne sont pas continues, elles sont même fréquemment inexistantes. Les défenses accessoires sont détruites, on est très près du front ennemi, qui, à cet endroit, est adossé à des pitons constituant des observatoires excellents. De plus, les deux centres constituent deux saillants. Les boyaux sont médiocres, tous nos cheminements sont nettement vus, aucun mouvement n’est possible pendant le jour.

La situation du régiment n’est pas brillante, ses effectifs sont faibles (50 fusils par compagnie). Le terrain est rocheux, malgré le travail acharné des hommes, les travaux n’avancent pas, il faut tout faire à la mine et à la fois ménager la poudre. On constitue des masques avec des sacs à terre pour protéger les travailleurs.

Mais l’ennemi est actif et, pendant le jour, ses engins de tranchées semblent avoir pour mission de démolir le travail que nous avons effectué la nuit. Les hommes sont fatigués, le repos n’existe pas pour eux, les périodes en réserve sont employées tout entières par les travaux de la deuxième ligne, qui passe dans les arêtes rocheuses du Djouror-Glass et du Monosoko-Newe, au nord de la haute Daboka, au sud de Rapech.

Le régiment garde ce secteur jusqu’au 1er septembre 1917.



Jean CHAMPEAUD passe au 173ème Régiment d'Infanterie le 11 juillet 1918.


Le 13 juillet le 173ème Régiment d'Infanterie part pour Sacy-le-Grand et Catenoy, où il stationne le 15. Dans la nuit du 15 au 16 juillet, il vient occuper Montigny-en-Chaussée et se former aux environs, il y cantonne jusqu'au 4 août 1918.

Le 4 août, à 19h00 il se dirige sur Breteuil - Caply et Troussencourt où il arrive le 5 à 3h00. Il ne stationnera dans ces localités que jusqu'au 6 août à 21h00. Embarqué en camions, il bivouaque les 6 et 7 dans les bois dits de Junel (est d'Ailly-sur-Noye). Alerté le 8 août, il va prendre position vers Dommartin, d'où il part pour l'offensive qui, sans arrêt, va se poursuivre jusqu'au 11 novembre 1918.



Grande offensive de 1918.


L'attaque se déclenche le 8 août 1918 à 4h20, le régiment, accroché aux pentes ouest des hauteurs qui, vers Hailles, Fouencamps, Dommartin, séparent la vallée de la Luce de la vallée de la Noye, suit la progression rapide des unités de première ligne. Le 8 au soir, il est dans les bois à, 1'est de Villers-aux-Érables, le 9, à Fresnoy-en-Chaussée et le 10, entre Erches et Bouchoir.

Le 11 août, à 4h00, le 173ème entre à son tour dans la bataille dont l'intensité s'est accrue. Il enlève les bois dits « de la cote 98 », vrais nids de mitrailleuses, entre Andechy et Le Quesnoy-en-Santerre, et vient se heurter aux puissantes défenses établies par les Allemands entre Damery et Villers-lès-Roye, au lieu dit « bois en Z ». A trois reprises, il se lance à l'attaque de cette redoute, mais en vain, car les mitrailleuses ennemies, protégées, par d'épais blockhaus, interdisent tout mouvement dans la plaine que domine ce solide point d'appui.

Ces héroïques tentatives ont coûté de fortes pertes. Le régiment est relevé sur ses emplacements, il va stationner à Arvillers, en réserve de corps d'armée.

Du 12 au 17 août, il cantonne dans la région Arvillers - Erches - Villers-lès-Roye, soumise pendant la nuit au bombardements par avions. Ce repos sera de courte durée, en réserve de corps d'armée il doit être prêt à reprendre le combat à tout instant. La bataille fait rage devant les positions que défendent Roye.

Le 173ème stationne du 16 au 19 août dans les ruines de Villers-lès-Roye et de Erches et dans les blockhaus du bois en Z. Le 20 il se positionne devant Fresnoy-lès-Roye, village qu'il aura à enlever.



Attaque de Fresnoy lès Roye.


Jusqu'au 25 août, ce sont des reconnaissances hardies poussées jusqu'aux lisières du village pour en situer les travaux défensifs, sous des violents bombardements par obus de tous calibres et surtout par des obus spéciaux. Aucun abri ne protège les homme qui conservent malgré tout un esprit merveilleux.

Le 26 août, à 4h30, l'attaque projetée se déclenche. Le 173ème a devant lui des troupes décidées à une résistance désespérée. L'artillerie ennemie est encore dense. Le barrage allemand se déclenche violent et serré, les mitrailleuses, nombreuses et abritées, arrosent furieusement la plaine. Malgré cet ouragan de fer, la progression de nos groupes quoique prudente, est tenace et permanente. De nombreux officiers sont tués ou blessés, les pertes sont sensibles.

Près de trois bataillons de régiments différents défendaient cette position. Le combat a lieu dans les ruines des maisons, dans les caves, autour de blockhaus de mitrailleuses. Malgré leur ténacité, les Allemands doivent céder le terrain et devant un suprême bond de nos hommes, ils se rendent ou s'enfuient abandonnant tout, armes, équipements, matériel. A 15h00, le village est définitivement occupé.

A 1.500 mètres sud-est de Fresnoy, l'ennemi s'est solidement organisé dans un bois que défendent de nombreux groupes de mitrailleuses et de grenadiers : le bois Croisette. Progressant à la grenade, par bonds de trous d'obus en trous d'obus, suivant aussi bien que possible le barrage roulant, s'infiltrant par le nord, passant sous les rafales de mitrailleuses, d'obus et de minens, la 5ème compagnie atteint son but. A 18h00, les défenseurs du « bois Croisette », encerclés, mitraillés, traqués à la grenade, lancent clans l'air leur cri de « Kamarad ! ».

L'ennemi ne réagit plus. Seuls, dans la plaine, des groupes fuient sur Gruny, protégés par un violent barrage et un tir nourri de mitrailleuses installées le long de la voie ferrée de Roye. L'enlèvement de Fresnoy porte un coup décisif à la résistance de l'ennemi. Nos reconnaissances envoyées dans la nuit signalent sa retraite. La poursuite commence aussitôt en direction de Gruny.

Le 173ème dépasse successivement Tilloi, Rethonvillers, Billancourt, Languevoisin. Le 29 août, dans la soirée, il enlève les villages de Breuil et de Moyencourt, malgré les difficultés du terrain, descendant en pente douce vers l'ennemi qui, installé sur le canal, dominant le secteur d'attaque, l'arrose avec précision par des tirs de mitrailleuses et par des concentrations à vue d'artillerie de tous calibres.

Le 30 août, le régiment est relevé et va stationner en réserve de D. I. autour de Billancourt.

Le 1er septembre, relevé il va s'embarquer à Rosières-en-Santerre le 7 septembre et vient au repos dans la région de Flers-sur-Noye et Essertaux, où il stationnera jusqu'au 19 septembre 1918.

Au repos, le régiment se prépare aux nouveaux combats auxquels il va être appelé bientôt à participer. L'ordre d'alerte parvient le 20 septembre. Par étapes, à travers des villages ruinés, demi-détruits, une campagne désertique, par Folleville, Coullemelle, Lignières, le 173ème vient stationner, du 22 au 29 septembre, dans les ruines de Tilloloy et de Le Cessier qu'il quitte le 30 pour Nesles.

Les 1er et 2 octobre, il stationne à Villers-Saint-Christophe et Aubigny ; les 3, 4 et 5, dans les décombres informes qui indiquent à peine les emplacements des villages du Fayet, de Selency, de Francillly-Selency, du Tronquoy et de Thorigny.



Attaques des fermes Bellecourt et Forte.


Le 6 octobre, le 173ème entre dans la bataille. Il se positionne devant les défenses de la ferme de Bellecourt L'ordre lui est donné d'enlever ce point d'appui. L'attaque se déclenche à 5 heures. Une forte garnison ennemie, 1 bataillon, 18 mitrailleuses, plusieurs minenwerfer, solidement retranchée, ayant des abris profonds, attend l'attaque. Dès que notre mouvement se dessine, un barrage très violent, parfaitement réglé, se déclenche, les mitrailleuses installées sur les hauteurs qui dominent la ferme et le terrain d'attaque, arrosent furieusement tout le secteur, rendant le mouvement particulièrement pénible et lent. Néanmoins la progression de deux bataillons continue en profitant. de la moindre accalmie dans le tir ennemi.Lles éléments engagés resserrent leur étreinte et réussiront à encercler la ferme à 15h30. Un détachement d'une dizaine d'hommesaborde les entrées d'abris et somme l'ennemi de se rendre : 1 commandant, 12 officiers, 10 aspirants, 410 soldats mettent bas les armes.

Ce succès oblige l'ennemi à battre en retraite. Les reconnaissances lancées d'ans la nuit et le 9 octobre au petit jour ne trouvent qu'une faible résistance. Suivant le mouvement, le régiment atteint la voie ferrée Bohain - Saint-Quentin à hauteur de la Croix-Fonsommes. Le 10, il atteint Seboncourt qu'il dépasse pour s'établir entre le village et la ferme de Forte (1.500 mètres est du village) où l'ennemi s'est solidement établi.

Une nombreuse garnison, appuyée par des détachements de mitrailleuses lourdes et légères, occupe ce point d'appui situé au sommet d'un mamelon, protégé par un épais réseau de fil de fer et défendu par deux lignes de tranchées. Une artillerie lourde et légère nombreuse soutient la garnison. L'attaque est décidée pour le 11 octobre à 5h00.

A l'heure dite, deux compagnies se précipitent en avant, collant derrière le barrage roulant qui précède l'attaque. Ces deux compagnies franchissent les réseaux de fil de fer qui n'ont pas été détruits et atteignent la Ferme et capturent une partie des défenseurs (60 hommes). Ces deux compagnies violemment contre-attaquées, menacées d'encerclement, doivent revenir à leur point de départ. Une nouvelle attaque prescrite pour midi ne peut déboucher, l'ennemi aux aguets déclenchant un barrage très dense sur notre base de départ.

Deux nouvelles attaques sont menées le 12 octobre par le 3ème bataillon, mais non soutenues elles sont infructueuses malgré l'arrivée de certains de nos éléments dans la ferme.



Jean CHAMPEAUD est blessé lors de cette attaque du 12 octobre 1918.

Il est touché au bras droit, la fesse et la cuisse gauches, le genou droit et la jambe droite.

Il est évacué et après sa convalescence intègre, le 15 septembre 1919, la 12ème Section de Commis Ouvriers Militaires et Administratifs (C.O.A).


Les sections de commis et ouvriers d'administration font partis des principaux organes d'exécutions propres à l'organisation de l'indentance en collaboration avec les officiers d'administrations et les détachements du train des équipages .Tous ces services ont en charge la boulangerie d'armée , le convoie administratif, et le parc de betail d'armée.

Il existait 25 sections de commis et ouvriers militaires d'administration, formant des corps composés de commis aux ecritures et ouvriers. Ils sont commandes par des officiers de l'administration de l'intendance, des adjudants appartenant à la section, ainsi que par des sous officiers et caporaux. Chaque section de C.O.A est affectee a un corps d'armée dont elle portera le numero. Jean CHAMPEAUD est affecté à la 12ème section de C.O.A. basée à Limoges.





Julien CHAMPEAUD décède le 12 octobre 1919 à l'hôpital de Limoges.